De la Finlande à la Grèce, dans l'Europe et la France profonde, Deruber a été un quêteur de lumières et de rencontres d'hommes

 

 

 

 

 

 

DERUBER: à la Maison du Bailli : un long voyage de l'imaginaire vers l'irréel

Deruber est Strasbourgeois, il a exposé déjà plusieurs fois à Epinal. Grand Prix de Deauville, Grand Prix de la Côte d'Azur, il s'est distingué au dernier salon de Paris. Deruber n'est pas un peintre du figuratif mais ce créateur imprègne de poésie un univers qu'il se refuse à restituer dans sa plate banalité. Avec lui la toile naît deux fois, tout d'abord sous sa main, et ensuite avec le choc que ressentira le public. Il conjugue les dominantes bleues et vertes pour recréer l'existence à la manière d'un alchimiste moderne.

A regarder son «Mythe de Sisyphe» ou les «Saules de Rohrschach» chacun finit par découvrir l'aspect intime des choses avant de se redécouvrir dans une adhésion parfois douloureuse. Sur les fauves, une dominante jaillit, chargée d'émotion, cette tranche de vie arrachée au quotidien à l'image de ce nu rongé de touches sombres. Ces flamboyants arbres du «Bois sacré» avec son lot de personnages recueillis autour de la mort esquissent la vie renaissante dans les coloris plaqués sur le sous-bois.

Rien n'est statique parce que les couleurs animent la toile dans un perpétuel mouvement parfois proche de l'angoisse. Le «Bosquet de Bonnefontaine» n'est autre que l'imprégnation d'un sentiment sur la nature déchaînée et le dépouillement architectural de la Petite Venise, une récréation instinctive des cités du passé. Il est impossible de résumer la création de Deruber, un univers débordant de vie où la mort n'est pourtant jamais absente. Les couleurs chantent, suggèrent, réinventent un peu à la manière d'un Van Gogh contemporain habité par une insatiable soif de vie.